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Les Ecrins

Le col d’Arsine, le Lac de Combeynot…

 Pour les randonneurs qui voudraient découvrir le Parc National des Ecrins en compagnie d’Azize, le plaisir commence dans la voiture, lors du trajet reliant la Vallée d’Or au point de départ de la promenade, vers le Lautaret. Car le Galibier sert de frontière avec l’Oisans où se situe le parc, et l’on plonge avec délices de l’autre côté du col, vers ce village que l’on aperçoit en contrebas, au pied de la Meije et du massif qui a donné son nom au parc. D’un côté comme de l’autre, d’un lacet à l’autre, le paysage change et la montagne est de plus en plus grandiose. Et l’on ne quitte plus des yeux, en descendant, les belles, majestueuses et envoûtantes masses rocheuses couronnées de neiges éternelles que constituent la Barre des Ecrins et la Meije.

Aujourd’hui, l’admiration pour ces montagnes et l’envie de les approcher ou de les gravir est unanime. On ne doute pas que ces fiers sommets servent d’écrin à quelque merveille de la nature, lac ou torrent. Mais il n’en n’a pas toujours été ainsi, et fut un temps où, loin d’être les emblèmes des villages blottis à leur pied, lourdes et imposantes, les deux cimes représentaient tout ce que la montagne avait de plus terrifiant. A la Bérarde, à la Grave ou à Saint-Christophe en Oisans, on a longtemps observé la Meije avec méfiance. Combien de fois l’a-t-on maudite, elle qui écrasait le pays bossu de son énorme masse tyrannique. Jusqu’à ce qu’un chasseur de chamois, le Père Gaspard, entré dans la légende des conquérants des cimes sous le nom glorieux de Gaspard de la Meije, se mette en tête de la conquérir, avec celui qui l’avait choisi pour guide, le baron Emmanuel Boileau de Castelnau. La Meije, vaincue, devint belle dans sa défaite, et fut enfin à l’échelle humaine. Gaspard l’a ensuite gravie toute sa vie.

Sans crainte, puisque, comme le jeune baron, nous avons un guide, nommé Azize, nous avançons à notre tour, non pas vers le sommet de la Meije, mais vers les montagnes et sites naturels des alentours, vers le col ou le lac d’Arsine ou vers Combeynot. Là encore, fleurs et animaux sauvages sont au rendez-vous, et le plaisir avec. On plongera avec délices la main dans l’eau fraîche des cascades, et surtout nous partagerons l’admiration des guides d’hier et d’aujourd’hui, qui aiment leur métier, pour tant de beauté. Pour vous, comme jadis pour Gaspard et Boileau de Castelnau, le rêve que le nom du parc, la présence des massifs mythiques, et peut-être les quelques lignes qui précèdent, aura éveillé en vous, deviendra réalité si vous suivez Azize dans le parc des Ecrins, avant de découvrir les innombrables fleurs du jardin du Lautaret, qui s’étend au pied de la Meije. Et en plus, le parcours sera un jeu d’enfant et non une épreuve de longue haleine comme celle qu’ont remportée les deux conquérants, puisque le guide connaît le chemin du bonheur, et vous y mènera tout droit.

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