Rando montagne - Des randonnées accompagnées en montagne à Valloire été comme hiver

Azize ADJOU, accompagnateur en montagnes à Valloire. Randonnées été, hiver, raquettes à neige...

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La forêt de l’enfer

Dunes de neige, pentes immaculées, toboggans… Tout est réuni pour une ballade en forêt inoubliables.

Je vous ai parlé plusieurs fois des croyances des montagnards d’ici en des forces surnaturelles menaçantes, diables ou esprits, occupant les hauteurs comme les profondeurs, ne laissant aux hommes que l’espace intermédiaire de la vallée où ils ont construit leurs villages et sont protégés par le maillage sacré de leur territoire, constitué de chapelles, d’oratoires et de croix encore visibles un peu partout. Au sein même de la zone qui leur est dévolue, les Valloirins exploitent des forêts, qui sont d’ailleurs peu nombreuses car ils ont défriché au maximum leur territoire pour disposer de vastes espaces agricoles et pastoraux. Sombres et mystérieux, les bois sont redoutés, alimentant des légendes qui se transmettent de génération en génération à la veillée, empreintes d’une foi chrétienne naïve véhiculant la peur du Diable.

Au-dessus du hameau du Serroz, une forêt couvre toute la longueur de la pente jusqu’à hauteur de Beaujournal. Un peu plus loin, ladite cascade de l’Enfer traverse en grondant les gorges du même nom jusqu’au gouffre bien nommé de l’Infernet. Un pont permet de traverser la cascade un peu au-dessous du Serroz. C’est le Pont du Diable, que l’on s’amuse à franchir en courant pour le sentir trembler sur notre passage. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que la forêt du Serroz est connue sous le nom de forêt de l’Enfer. C’est sans aucun doute le domaine du Malin, mais comme vous ne prêtez pas foi à ces légendes d’autrefois, vous vous y aventurerez sans risque sous la conduite d’Azize qui en connaît les moindres recoins et qui vous mènera sains et saufs hors de la zone infernale.

Qu’il est bon, alors, de se promener en toute sécurité et tranquillité, de s’enfoncer dans la forêt en guettant, derrière les arbres, des traces animales, de se prendre pour un explorateur en quête de sensations, de découvertes, d’aventures et de jolis coins à photographier et où se reposer un instant en buvant du thé ou en se grisant de génépi et de liberté. Pentes immaculées que l’on redescendra à toute allure lorsque Azize les aura transformées en toboggans, dunes de neige à franchir avec quelques efforts toujours récompensés, vous trouverez soudain que la forêt de l’Enfer porte mal son nom car sa traversée vous causera sans aucun doute plus de plaisir que de tourments. Il faut dire aussi que ce sont les vacances et que l’on n’a pas, comme les Valloirins d’autrefois, à dépenser sans compter ses efforts pour nourrir sa famille et son petit troupeau. Dans ce contexte, tous les malheurs pouvaient apparaître comme l’œuvre du Diable. Il est loin, ce temps-là, que j’ai tenté d’évoquer à travers les lignes qui précèdent, et dont les paysages de la belle et sauvage Vallée d’Or offrent encore tant de témoignages. Car Valloire est maintenant une station de sports d’hiver et d’été, où l’on randonnera à pied ou en raquettes, de lacs en sommets, de marmottes en bouquetins et de forêts en pentes immaculées.

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