Rando montagne - Des randonnées accompagnées en montagne à Valloire été comme hiver

Azize ADJOU, accompagnateur en montagnes à Valloire. Randonnées été, hiver, raquettes à neige...

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Le bout du monde

Au bout du monde, c’est tout blanc, silencieux, apaisant. C’est tellement beau que le renard s’arrête à côté du lièvre pour regarder le coucher du soleil. Le bout du monde c’est tellement bon qu’une gorgée de génépi et on s’en rappelle toute sa vie.

A Bonnenuit, le restaurant « La Poutre » est le rendez-vous des gourmets et gourmands venus déguster des plats savoyards, notamment l’incontournable fondue. C’est aussi le point de départ de la randonnée facile qui vous conduira, en une demi-journée, loin des hommes, dans un territoire entièrement investi par la faune. Car nous avons rendez-vous en altitude avec les hôtes de ces montagnes, les animaux sauvages que l’on observe plus facilement qu’en été car le froid les attire dans la partie inférieure des pentes. Suivre leur progression à la jumelle ou même à l’œil nu, observer ce petit accroché aux basques de sa mère, approcher de cette manière chamois ou renard, repérer les traces d’un lièvre variable ou d’une perdrix des neiges, tout est possible en pleine nature et l’on se sent l’âme vagabonde d’un reporter-photographe.

En quelques minutes, à la première pause prévue pour observer la nature, nous ne distinguons déjà plus aucune trace de construction ou de modernité. C’est tout juste si l’on aperçoit en contrebas le clocher des deux chapelles du hameau que l’on vient de quitter. Là-bas, une croix de bois veille sur les randonneurs d’aujourd’hui comme sur les cultivateurs d’hier. Tout autour, un manteau d’une blancheur immaculée recouvre les rochers mornes et gris, formant une harmonie en bleu et blanc, pourvu que le soleil soit au rendez-vous. Et l’on prend plaisir à y avancer toujours plus loin, toujours plus haut sans avoir le désagrément de s’enfoncer, car le guide fait la trace et il n’y a plus qu’à mettre ses raquettes à l’endroit où il a posé les siennes. On peut aller très loin, comme ça.

Plus on s’élève, plus la montagne est belle et majestueuse ; plus l’œil englobe un vaste paysage. On se sent alors à la fois tout petit devant l’immensité de ce qui nous entoure, et modestement les maîtres du monde, ou en tout cas des privilégiés, car ce que l’on découvre, les skieurs ne le connaissent sans doute pas. Lorsque les bavardages cessent et lorsque le guide interrompt ses commentaires, tout devient silencieux et apaisant, et l’on voudrait prolonger à l’infini ce moment contemplatif. Tout prend alors une autre dimension : la gorgée de génépi ou de thé avalée prend une saveur particulière et son goût reste pour toujours, comme le souvenir de la promenade reste dans les mémoires.

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