Rando montagne - Des randonnées accompagnées en montagne à Valloire été comme hiver

Azize ADJOU, accompagnateur en montagnes à Valloire. Randonnées été, hiver, raquettes à neige...

Accueil > Randonnées hiver > Le hameau de la vallée dort

 

Le hameau de la vallée dort

Sur les pentes du Crey-rond dorment en hiver chalets et ruines, vestiges d’une autre époque. Emerveillement et rires les font revivre. Panorama inoubliable et descentes endiablées.

Aux Verneys, comme dans tous les autres villages de la Vallée d’Or, on pratiquait autrefois en famille le métier de cultivateur. Une part importante des activités était consacrée à l’élevage des moutons et des vaches, qui fournissaient leur laine et surtout les produits laitiers indispensables à la consommation courante et à la vente. C’est en alpage, aux environs de 2000 mètres d’altitude, que les animaux trouvaient, l’été, la meilleure herbe. Une partie de la famille montait donc à l’étage supérieur des pentes montagnardes, pour garder les bêtes et exploiter leur lait, immédiatement transformé en beurre et en fromage. C’est pourquoi, on trouve encore tant de chalets d’alpage accessibles l’hiver en raquettes, à condition d’être guidé. Cet habitat temporaire formait parfois de véritables petits villages, où les alpagistes habitant l’hiver dans le même hameau permanent se retrouvaient. Aux Verneys, on montait à Beaujournal et aux Balais, sur les pentes du Crey Rond, où plusieurs maisons traditionnelles continuent à attirer l’attention des villageois et des vacanciers. Un berger y garde toujours ses bêtes en été.

A cette saison, le hameau d’alpage de Beaujournal est bien sûr endormi. Les moutons ont regagné la bergerie et le silence a succédé aux bêlements et aboiements, mais l’escapade vaut le détour car, quelque soit la saison où l’on y monte, le paysage autour de Beaujournal est toujours magnifique. En s’élevant, on aperçoit le Galibier, si photogénique. De là haut, les constructions des Verneys paraissent minuscules. On est parvenu à hauteur du rocher de Poingt-Ravier ; la Vallée d’Or, à nos pieds, se laisse contempler. Les maisons et les ruines alentour, souvenirs du temps de l’agropastoralisme, sont à présent perdues au milieu de l’immensité blanche, qui les entoure comme un linceul le temps d’un hiver, avant que la neige fonde et que les fleurs poussent à nouveau sur ces pentes, faisant renaître ce site dans un concert de bêlements et de sonnailles.

Sur la montagne en face, c’est l’agitation. Des centaines de skieurs dévalent les pentes de la Sétaz hérissée de télésièges, où on ne distingue aucune trace d’habitat traditionnel. Là-bas, Valloire apparaît sous son visage actuel de station de ski ; ici, sur les pentes du Crey Rond, Valloire n’est plus qu’un village d’agriculteurs et bergers de montagne. Monter à Beaujournal avec Azize, c’est donc découvrir un univers hors du temps, qui a assez bien traversé les années et les intempéries. C’est se souvenir du labeur et de la peine des cultivateurs d’autrefois. C’est voir sous nos yeux se réaliser la synthèse entre hier et aujourd’hui, entre tradition et modernité. C’est comprendre que Valloire est, comme le rappelle sans cesse l’Office de Tourisme, une station-village de charme riche d’une longue histoire et d’un patrimoine proportionnellement riche. Cette découverte vaut bien quelques efforts, quand le plaisir et l’évasion sont à la clé.

Retour aux randos hiver