Rando montagne - Des randonnées accompagnées en montagne à Valloire été comme hiver

Azize ADJOU, accompagnateur en montagnes à Valloire. Randonnées été, hiver, raquettes à neige...

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Le Mont Thabor (3178 m.)

Le Mont Thabor (3178 m.) est situé sur la Commune de Valmeinier. L’ascension de ce sommet mythique n’est pas difficile techniquement, il est plutôt caractérisé par sa longueur. En effet 11 heures de marche son nécessaire pour faire l’aller et le retour.

Du haut du Galibier, vous avez sans doute repéré, au loin, le mont Thabor, avec sa drôle de couleur rose et la chapelle que l’on distingue au sommet. Cette chapelle fait de la randonnée au Thabor un pèlerinage ressourçant. La montagne est d’ailleurs dès l’époque médiévale un lieu de pèlerinage : un édifice religieux chasse le Diable, que l’on redoute tant, des hauteurs ; de plus, gravir une pente, c’est se rapprocher, spatialement et symboliquement, du Ciel.

Le mont n’est pas situé sur la commune de Valloire, mais il est accessible depuis Valmeinier, dont on retrouvera avec plaisir les paysages qui contrastent tant avec l’aspect de la station aujourd’hui. Le Thabor servait lui aussi autrefois de frontière entre le royaume de Piémont Sardaigne et la France. Les contrebandiers regagnant Valloire après avoir fait provision, de manière illicite, de produits vendus trop chers en Savoie, l’ont emprunté bien des fois. Il est arrivé que certains, pris dans une tempête de neige par un jour blanc, s’y gèlent les pieds. Azize vous propose donc de remonter toute la vallée de Valmeinier vers le mont Thabor, sur les traces des contrebandiers mais aussi des pèlerins accomplissant là un voyage symbolique vers le Seigneur. Tant il est vrai que la très longue randonnée qui vous attend ressemble à un pèlerinage demandant de la volonté, des efforts et des réserves d’eau conséquentes.

L’ascension du Thabor en elle-même ne pose pas de difficultés techniques, mais la marche d’approche, si elle est peu pentue, se caractérise par sa longueur. Autant le préciser tout de suite : onze heures de marche sont nécessaires pour aller au Thabor et en revenir. La promenade est donc exclusivement réservée aux sportifs endurants et pratiquant régulièrement une activité physique. Mais n’est-ce pas justement le propre du pèlerinage d’avancer lentement vers un but suprême en oubliant mètre après mètre ses préoccupations quotidiennes pour obtenir un profond réconfort à la chapelle ou à l’église ? Et si l’on n’est pas croyant, on pourra considérer que le panorama, qui nous a poussé à aller jusque là, fait office de récompense et mérite bien les efforts consentis. D’ailleurs, si le pèlerinage est une démarche individuelle, on l’accomplit rarement seul et Azize place comme toujours la randonnée sous le signe de l’amitié et de la bonne humeur. La randonnée du mont Thabor est donc très exigeante en temps et en efforts, mais pourvu que l’on soit animé par un but précis, que l’on soit attiré par la chapelle ou par la perspective de contempler un paysage, on atteindra l’objectif et on sera enchanté d’avoir peiné pour arriver jusque là.

Encore quelques mots sur le parcours, bien que les lignes qui précèdent vous donnent déjà une idée de ce qui vous attend. La marche d’approche est un plaisir, au moins au début et même jusqu’au pied du mont Thabor. On se ressource au contact d’une nature luxuriante, de l’eau et des fleurs. Et l’on s’arrête régulièrement, pour économiser ses forces avant de poursuivre. On s’étonne et on se réjouit de constater qu’aucune pente à gravir péniblement ne se dresse devant nous. Puis l’on se retrouve au milieu des rochers et l’on passera de l’un à l’autre, en s’élevant presque sans s’en rendre compte, jusqu’au pied de la dernière pente. Alors, la perspective de toucher enfin au sommet vous donnera des ailes. De toute façon, comme pour chaque randonnée, Azize progresse lentement, en zigzagant pour adoucir l’effort. Alors, on parviendra au sommet, à la chapelle, et l’on se reposera en contemplant le paysage. Admiration pour tant de beauté, joie d’être arrivé, apaisement d’avoir trouvé là, après plusieurs heures de marche, ce que l’on cherchait, tous ces sentiments se bousculeront dans notre esprit, et quelques soient nos convictions, on s’arrêtera dans l’humble édifice que nous n’avons pas quitté des yeux depuis le début de l’ascension pour remplir le livre d’or et laisser une trace de notre passage dans ce lieu magique.

Mais déjà, l’on grince des dents à la pensée que l’on va devoir parcourir en sens inverse le long chemin franchi à l’aller, déjà fatigués par l’ascension du Thabor. Ici réside la difficulté principale de la randonnée : le chemin du retour, même sur du plat, paraît interminable, surtout lorsque les gourdes sont presque vides. Mais un grand verre d’eau, une douche rafraîchissante et un bon repas feront oublier tout cela, alors que l’on gardera toujours présente à l’esprit l’image de cette chapelle si haute, œuvre des hommes dominée par l’œuvre de Dieu, ce refuge presque inaccessible, où l’on s’est arrêté un instant.

 

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