Accueil > Randonnées été > La pointe des Cerces (3098 m.)
Ce sommet nécessite 3 h 30 de marche pour y accéder.
Les randonneurs qui se feraient une joie de revoir les Trois Lacs sans s’y attarder outre mesure pour y pique-niquer et s’y prélasser, sont invités à suivre Azize jusqu’à la pointe des Cerces, qui domine le lac du même nom. On déjeunera alors dans un endroit isolé, au sommet de la montagne, après avoir marché toute la matinée, d’un bon pas.
La marche d’approche est charmante et peu coûteuse en efforts. Passé le col des Cerces, où l’on arrive rapidement après avoir surplombé le premier des Trois Lacs, on chemine sur un sentier peu pentu et verdoyant, comparable à celui qui mène au col de la Ponsonière. Les rochers se font discrets. Tout est d’une beauté sauvage et la promenade commence de façon si agréable qu’il n’en faut pas plus pour oublier le stress du travail et les bruits de la ville. On observe les fleurs de montagne qui poussent au bord du chemin, et l’on ne quitte pas des yeux le sommet que l’on est venu gravir. Il semble encore loin mais, au terme de la marche d’approche, il ne nous restera au fond plus qu’une pente à gravir.
La deuxième partie du programme est peut-être moins prometteuse. Car nous entrons dans une zone presque désertique, lunaire, comparable à celle que nous avons franchi pour nous rendre au Roc Termier, sur la route du Galibier ; une de ces zones entièrement rocheuses, caillouteuses, où les montagnards d’autrefois évitaient de se rendre en pensant qu’il s’agissait d’un endroit hostile. Pas si hostile que cela, en réalité. Seulement une étendue de caillasse, dans laquelle on peut s’amuser à sauter de rocher en rocher. On se sent alors l’âme d’un chasseur de chamois, franchissant les obstacles pour atteindre son but, au sommet de la montagne. D’ailleurs, comme au Roc Termier, des bouquetins égayent le parcours et offrent un spectacle dont il serait regrettable de ne pas profiter. Azize progresse assez lentement, en zigzaguant pour que la pente se fasse moins raide sous les pieds.
Chemin faisant, on parvient à un névé, plus ou moins étendu selon les années mais qui masque la caillasse. On passe donc du gris au blanc, d’un sol rugueux à un manteau ouaté. On n’a qu’à mettre ses pas dans ceux du guide, qui a pris soin de creuser des marches pour éviter les glissades, toujours bénignes, d’ailleurs, et plus divertissantes qu’autre chose. Un pied devant l’autre. Le rythme est adopté et tout devient plus facile.
Alors, il ne reste plus que quelques mètres à franchir et, trois heures et demie après le départ, on atteindra la Pointe des Cerces, à 3098 mètres d’altitude. On pourra alors s’y ressourcer, physiquement par un pique-nique et moralement en faisant sienne dans toutes les circonstances de la vie la devise qui figurait autrefois sur la croix marquant le sommet : « Je vaux ce que veux ». La persévérance et la volonté viennent à bout de toutes les difficultés. La Pointe des Cerces en est la preuve.