Valloire est la commune la plus méridionale de la Savoie. D’une superficie de 13748 hectares, entre 700 et 3500 mètres d’altitude, elle est un lieu de passage important vers le sud (col du Galibier).
Les vingt hameaux de Valloire s’étagent le long de la Valloirette, torrent qui descend du versant nord du Galibier et qui est un des principaux affluents de l’Arc. Valloire, station-village de charme, station de sports d’hiver et d’été. Derrière cette double étiquette, se cache une longue, large et belle vallée que ses habitants ont de tout temps qualifié de « Vallée d’Or », reconnaissant leur bonheur d’y vivre. Car l’origine de l’expression n’a aucun lien avec une quelconque source aurifère dissimulée dans le flanc des montagnes. Mais les Valloirins ont toujours pu s’estimer chanceux d’habiter à cet endroit. Le Galibier, le fascinant trio formé par les Aiguilles d’Arves, ou encore l’envoûtante Black Needle, ne sont pas remplies du précieux matériau, même si elles ont précédé l’or blanc (la neige et le ski) en attirant dans nos montagnes l’or de riches et éminents alpinistes anglais logeant chez l’habitant. Mais on doit reconnaître à ces sommets le pouvoir de transmettre une sensation grisante de ravissement et de liberté aux randonneurs qui vont à leur rencontre ou se hissent en haut. Valloire, terre de beauté, est donc dominée par les silhouettes altières de sommets mythiques, que l’on gravira ou que l’on se contentera d’approcher avec un plaisir sans cesse renouvelé.
On dit aussi que l’or serait celui pris par le feuillage des arbres à l’automne. Car, avec la déprise agricole, les forêts de mélèzes et d’épicéas, avec leurs mystères et leurs bêtes sauvages, ont gagné du terrain à Valloire. On est alors tenté de repérer derrière chaque arbre des traces d’une vie forestière toujours foisonnante.
Valloire, c’est aussi un ensemble de sites qu’il faut découvrir en fermant les yeux avant d’arriver, pour bénéficier d’un émerveillement total. Ces endroits justifient à eux seuls tous les efforts consentis pour y parvenir. Leur beauté ne saurait être décrite. Il faut tout simplement les voir, ces Trois Lacs, se ressourcer à leur force tranquille.
Enfin, avant le développement du tourisme, Valloire était le lieu de vie d’une communauté rurale cultivant la terre, fondement de son mode de vie, et élevant du bétail. Une société rurale de montagne accrochée à sa terre et qui, tirant ses ressources du sol, suivait avec son troupeau la croissance de la végétation, du fond de vallée à l’alpage, du hameau permanent au chalet. Les cultivateurs valloirins ont laissé partout des traces de leur passage dans ce paysage humanisé où l’on repère souvent des maisons qui ont le charme et l’authenticité des vieilles pierres, et des hameaux qui ont su résister au temps et aux tempêtes de l’hiver. Le théâtre de ce combat acharné de l’homme pour survivre dans ce milieu tout de même hostile s’est transformé en un vaste itinéraire de promenade ; les sentiers qui devaient permettre au cultivateur et à son mulet de passer d’un étage à l’autre sont devenus des chemins de randonnée.
Il faut donc explorer ces 13750 hectares de montagnes, de forêts, de torrents et de vallées, autrefois entièrement exploités. Rien de tel qu’une randonnée pour se sentir seul au monde, au sommet du Galibier ou au pied de la Chible ; pour écouter le murmure du vent dans les arbres ; pour se remplir les yeux du spectacle de sites naturels cachés derrière une butte ; enfin, pour aller à la rencontre de la communauté agropastorale qui a en partie dessiné, par ses interventions successives, cet immense territoire. Et surtout, ne pas oublier l’appareil-photo, pour rendre jaloux vos amis restés à la plage !